Les différentes formes d'énurésie
Enurésie primaire, secondaire, isolée… Les mots pour parler du pipi au lit sont nombreux : voici les clés pour mieux vous y retrouver.
L'énurésie primaire et secondaire chez l'enfant - Explications & conseils
L’énurésie est le terme médical pour parler du « pipi au lit ». Il s’agit d’une incontinence urinaire intermittente et transitoire survenant exclusivement durant le sommeil chez un enfant âgé d’au moins 5 ans. L’enfant mouille son lit sans s’en rendre compte. .
Pourquoi 5ans ? La propreté nocturne s’acquiert progressivement entre 24 mois et 5 ans, c’est dire que la fourchette est large témoignant des variations individuelles (physiologiques, éducatives, culturelles, héréditaires ?). Durant cette phase, plusieurs facteurs interviennent : la capacité d’éveil qui augmente, la capacité vésicale fonctionnelle également, l’augmentation de sécrétion nocturne d’hormone antidiurétique et l’inhibition des contractions vésicales durant le sommeil. En clair, on n'apprend pas à un enfant à être propre la nuit. Si votre enfant de plus de 5 ans fait toujours pipi au lit, il est conseillé d’en parler à votre médecin traitant.
L’énurésie, un phénomène fréquent
L’énurésie est fréquente. En France, elle concernerait environ 500 000 enfants et adolescents de plus de 5 ans (1) à savoir 11,2% des enfants de 5 à 7 ans, 9,2 % des enfants de 5 à 10 ans dont 5,8% des enfants de 6 à 10 ans et 3% des adolescents de plus de 11 ans (*). Elle est bien plus fréquente chez les garçons (*/**).
* ref : Enquête nationale « pipi au lit » auprès de 3805 enfants (SOFRES - 1997
** H.Lottman : « Observatoire français sur les répercussions et la prise en charge de l’énurésie nocturne chez l’enfant et l’adolescent ». Médecine et Enfance 2009;29 (6): 1 -5
On distingue deux types d’énurésie :
L’énurésie primaire est la plus fréquente
Il s’agit d’un enfant de plus de 5 ans qui n’a jamais été propre la nuit plus de 6 mois sans traitement. Elle concerne environ 80% des énurésies.
L’énurésie primaire peut aussi se définir par sa fréquence : quotidienne (40%) , clairsemée (30%) ou épisodique (30%).
Les causes de l’énurésie sont diverses et sont le plus souvent en rapport avec une immaturité de certaines fonctions. Elles s’intriquent très souvent et il est bien difficile d’attribuer à l’énurésie une seule cause. Il peut s’agir
- d’une immaturité de la vessie dans sa capacité à retenir l’urine durant le sommeil,
- d’une immaturité dans la sécrétion de l’hormone anti-diurétique qui expliquerait que vitre enfant produit trop d’urine la nuit,
- d’un seuil d’éveil élevé expliquant que le besoin d’uriner ne réveille pas votre enfant
- d’une prédisposition familiale sachant qu’une étude a montré que si les deux parents ont été énurétiques, le risque que leur enfant le soit également est de 77%, s’il s’agit d’un seul parent, le risque que leur enfant soit énurétique est de 44% et si aucun des deux parents n’a été énurétique, le risque est celui de la population générale soit de 15%.
Il existe de nombreuses raisons qui peuvent expliquer que votre enfant ne soit toujours pas propre durant la nuit. Les causes peuvent être liées à un retard dans le développement de la vessie, à un problème hormonal, à des facteurs génétiques, etc. Il n’existe pas de gène de l’énurésie, mais les enquêtes familiales ont montré que si les deux parents avaient été énurétiques, le risque que leur enfant le soit également est de 77%. Cette proportion passe à 44% si un seul parent était énurétique et à 15% si aucun des deux parents ne l’était.
L’énurésie secondaire c’est lorsque votre enfant, qui a été propre la nuit, se remet à faire pipi au lit
L’énurésie « secondaire » est celle de l’enfant de plus de 5 ans qui a connu une période de nuits sèches de plus de 6 mois. Même si elle est le plus souvent la conséquence de facteurs psychologiques divers et transitoires (déménagement, entrée à l’école, naissance, problèmes familiaux, évènement traumatique…), elle peut aussi être bien que rarement le signe d’une maladie débutante (diabète, infection urinaire, maladie rénale). Il est alors fortement conseillé de consulter votre médecin.
L’énurésie isolée, qu’est-ce que c’est?
On parle d’énurésie « isolée » lorsque l’enfant n’a aucun trouble urinaire diurne associé (impériosités urinaires, fuites urinaires, difficultés à uriner, brûlures urinaires…) témoignant d’une hyperactivité vésicale, d’une infection urinaire ou de tout autre trouble de l’appareil urinaire.
Les types d’énurésie selon la fréquence du pipi au lit
Que l’énurésie soit primaire, secondaire, isolée ou non, on distingue 4 types d’énurésie en fonction de la fréquence des « accidents » :
- L'énurésie totale : l'enfant urine toutes les nuits ;
- L'énurésie clairsemée où l'on retrouve une corrélation entre les nuits humides et les événements de la journée précédente ;
- L'énurésie intermittente : les accidents ne surviennent qu'à certaines périodes ;
- L'énurésie épisodique : les accidents surviennent de façon exceptionnelle au cours de maladies, de séparations, d'événements familiaux importants
Pour avoir un point de comparaison, sachez qu’un enfant énurétique sur trois fait pipi au lit au moins une fois par semaine et un sur cinq toutes les nuits. De jour ou de nuit ?
De jour ou de nuit ?
L’énurésie est en général nocturne, mais si le pipi survient la journée, on parlera d’énurésie diurne, davantage considérée comme des fuites urinaires. Celle ci peut être due à un retard dans le développement de la vessie ou peut être le signe d’une maladie sous jacente. Si votre enfant n’arrive pas à se re tenir d’aller aux toilettes durant la journée, il est conseillé d’en parler au médecin.
L’énurésie survient exclusivement durant le sommeil et si l’enfant a des fuites urinaires la journée, on parlera de troubles mictionnels Celles-ci peuvent être dues à un retard dans la maturation de la vessie ou peut être le signe d’une maladie sous-jacente. Si votre enfant n’arrive pas à se re tenir d’aller aux toilettes durant la journée, il est conseillé d’en parler au médecin.
Les répercussions socio-familiales et psychologiques de l’énurésie
Même si l’enfant ne fait jamais exprès de faire pipi au lit, l’énurésie engendre différents problèmes qui, répétés, peuvent s’avérer pesants également pour les parents. Se réveiller régulièrement pour s’occuper d’un énième pipi au lit, devoir changer les draps en pleine nuit, ou encore les literies abimées par les accidents à répétition… Les familles doivent souvent racheter des alèses, voire des matelas. Autant de conséquences embêtantes de l’énurésie qui finissent par consommer du temps, de l’énergie et de l’argent.
Comment agir en cas d’énurésie?
L’énurésie n’est pas une maladie. En revanche elle peut atteindre l’estime de soi de l’enfant et engendrer des perturbations dans la vie familiale et sociale. Il faut avant tout éviter de culpabiliser et de stigmatiser l’enfant énurétique. Au contraire il aura besoin d’être accompagné. Il s’agit d ’un trouble indépendant de sa volonté qui peut justifier une prise en charge médicale. En effet, une consultation est recommandée lorsque l’enfant présente un ou plusieurs de ces symptômes:
- Il fait encore pipi au lit après 6 ans ou bien avant si l’enfant est gêné
- Il refait pipi au lit après avoir été propre durant au moins 6 mois,
- S’il a des fuites urinaires dans la journée
- S’il a plus soif et urine plus que d’habitude,
- S’il ronfle et a des troubles du sommeil ou s’il est très fatigué la journée
- S’il a mal lorsqu’il urine
Certaines habitudes simples peuvent être adoptées au quotidien, et s’avérer réellement efficaces contre l’énurésie. Il est important de mettre en place des rituels logiques, comme aller aux toilettes systématiquement avant de dormir, boire régulièrement de l’eau dans la journée, éviter de trop boire le soir, et éviter les boissons gazeuses et sucrées en soirée et enfin, ne pas trop se retenir d’aller aux toilettes. Aussi, n’en faites pas un drame : il faut rassurer votre enfant et lui expliquer que beaucoup sont dans le même cas à son âge. Il ne sert à rien de le réprimander. Le rassurer et le responsabiliser peuvent s’avérer être des solutions pour passer ce cap. En attendant, certains produits peuvent réellement vous aider à traverser cette étape, comme les sous-vêtements de nuit DryNites . Ils fonctionnent comme des couches de nuit , mais au contraire des couches classiques, ils sont très discrets et ont l’apparence d’un véritable sous vêtement. Votre enfant n’aura ainsi pas l’impression de porter des couches et restera « un grand ». Les sous -vêtements de nuit absorbants permettent à l’enfant de bénéficier d’un véritable confort malgré les éventuels accidents de pipi au lit et la nuit restera sereine pour toute la famille.
Si le problème persiste, il est conseillé de consulter un médecin généraliste ou un pédiatre dans un premier temps. Le diagnostic et le suivi de l’énurésie se déroule généralement en 3 temps.
Au cours de la première consultation, le professionnel de santé procédera à un examen clinique et interrogera l’enfant et ses parents. En effet, lorsqu’il s’agit plus spécifiquement d’énurésie secondaire, plusieurs questions seront posées : quand cela a-t-il commencé et quels événements ont pu survenir à cette même période ? Votre enfant a-t-il des troubles urinaires (ou mictionnels) associés dans la journée ? Les bouleversements de la vie de l’enfant peuvent être source d’angoisse et être à l’origine d’une régression de la propreté nocturne.
L’examen clinique de l’enfant permet au médecin d’éliminer toute cause organique à cette énurésie, ce qui est le cas pour les énurésies primaire et secondaire « isolée » (sans troubles urinaires diurnes associés). Les examens complémentaires sont inutiles. Le médecin peut alors proposer au jeune patient, enfant ou adolescent, des « missions » qui visent à le responsabiliser. Il devient acteur de sa propre prise en charge et gagne en confiance. Il peut s’aider du calendrier des missions pour des nuits sèches.
La seconde consultation fera l’objet d’un premier bilan. L’enfant a-t-il été impliqué ? Les premières mesures ont-elles permis de limiter voire de stopper le pipi au lit ? Si ces mesures ne sont pas suffisantes et si l’enfant est très impliqué dans la prise en charge de son énurésie, le médecin pourra proposer des traitements en lien avec les recommandations (traitement médicamenteux, système d’alarme type pipi-stop).
Mis à jour février, 2023